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Communiquer la République au féminin

Lieu : Visioconférence
Date : le ven 05 Mar 2021, de 09:00 à 10:00

Matinale avec Annie DUPRAT, co-auteure de "Femmes et République"

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, et de la parution du magnifique ouvrage Femmes et République édité par la Documentation française, Communication publique a choisi d’inviter une historienne pour apporter un éclairage d'actualité sur la représentation de notre République. Représentation qui, de fait, intéresse tous les acteurs publics au sein de leurs propres institutions.

Découvrir l'ouvrage (Parution le 23 février)

Annie DUPRAT est historienne, professeure d'histoire moderne, spécialiste d'iconographie et des imaginaires politiques. Elle a notamment publié Le roi décapité. Essai sur les imaginaires politiques (Cerf, 1992) ; Les rois de papier. La caricature de Henri III à Louis XVI (Belin, 2006).

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« Tout pouvoir a besoin d'être incarné pour être accepté par la population. Le roi, sa famille, ses faits et gestes, incarnent le pouvoir aux yeux des sujets dans le régime monarchique. Avec la République, les choses changent car ce régime est une abstraction fondée sur le règne de la Loi et la volonté des citoyens. Alors que dès 1791 on voit se diffuser une allégorie féminine pour figurer la France (pour le sceau des Archives nationales par exemple) avec 1792 et la Convention cette figure est requise pour figurer la République. Elle entre parfois en concurrence avec la figure d'Hercule, figure de la puissance du peuple déjà à l'époque monarchique.Mais la République au féminin l'emporte vite et elle figure sur les courriers officiels (correspondances des municipalités, des sections ou rapports ministériels par exemple). Durant le Directoire, elle prend le nom familier de "Marianne", signe de son appropriation par la population. Les images de la République en Marianne subissent les vicissitudes des différentes époques et de leurs crises, jusqu'au dernier avatar avec les graffitis sur une œuvre d'Obey peinte sur le pignon d'un mur d'un immeuble parisien. »

Annie Duprat