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« Nous avons besoin d’un espace de respiration »

Association Communication Publique

L'interview d'Armelle Tanvez, présidente de Communication publique, parue dans le magazine Brief de janvier, et que nous publions ici avec l'aimable autorisation de la rédaction du journal.

Armelle Tanvez
Présidente de Communication publique, directrice de la communication de l'université de Strasbourg.

Propos recueillis par ANTOINE GAZEAU pour le magazine BRIEF de janvier 2021. Le site de Brief.

Vous devenez la première présidente en poste hors de Paris et dans une université : comment l’interpréter ?
La communication publique s’exprime partout en France et l’association est ancrée dans les territoires. Nous restons très identifiés « ministères » alors que le nouveau conseil d’administration (présenté sur le site communication- publique.fr, NDLR) est beaucoup plus représentatif de la diversité des institutions publiques et des territoires. Ensuite, avoir une présidente en poste en université marque non seulement notre volonté de reconnaître la diversité des institutions publiques, mais aussi de nous mettre un peu plus fortement en rapport avec les sciences « info-com », de mieux travailler entre praticiens et chercheurs. Enfin, on n’oublie pas que Strasbourg est une capitale européenne : peut-être pouvons-nous réfléchir à une forme d’internationalisation...

C’est-à-dire ?

Nous pourrions développer le travail avec des associations internationales. L’un de nos administrateurs, Jacques Moisse, est Belge. Au-delà, il y a sans doute des possibilités de rapprochement avec d’autres cercles de communicants en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons. Ensemble, on peut parler de la place de la communication publique, des différences entre les communications publiques, etc.

Vous mettez en avant une méthode et un calendrier. Expliquez-nous.

Nous nous donnons six mois pour travailler en groupes de travail, avoir une réflexion interne qui débouchera en juin, lors d’une nouvelle assemblée générale exceptionnelle, sur des orientations plus précises pour trois ans. Nous allons par exemple lancer un groupe « innovation et prospective », réfléchir aux formes d’activités qu’on va développer... Avec le confinement, nous avons tous été très sollicités: prenons maintenant un le temps de discuter des priorités.

Quelles sont les thématiques déjà abordées avec le nouveau conseil d’administration ?

On sait que les questions de la confiance et de la défiance seront centrales. Comment passer de la défiance à la confiance des citoyens envers leurs institutions publiques ? Pourquoi cette question de la défiance est-elle mainte- nant permanente ? Pourquoi les messages ne passent-ils plus ? Quelles sont les nouvelles conditions pour renouer les liens ? On évoque déjà tout ce qui est de l’ordre de la relation entre les publics, dans les équipes, entre nos équipes et les décideurs publics, entre les associations partenaires... Ce sont des thématiques transversales. À côté de cela, nous souhaitons, surtout permettre l’implication de l’ensemble des membres, sous différentes formes. Tous réclament que l’association soit un vrai lieu de convivialité.

Pourquoi cette aspiration ?

Parce que les temps sont durs. Dans la fonction ou la responsabilité qui est la nôtre, on a besoin d’un espace de discussion entre pairs, besoin d’un peu de distance avec notre action quotidienne, de moments d’échanges. Notre Livre blanc, en 2019, a bien illustré les changements à l’œuvre dans les métiers de la communication. Nous devons être facilitateurs, médiateurs, à l’écoute. On ressent fortement, dans cette optique, ce besoin d’un véritable espace de respiration.

Vous continuerez aussi à assurer la visibilité de l’association à travers la revue Parole publique qui, dites-vous, doit toutefois évoluer...

Elle demeure un marqueur très fort de notre identité, dont on doit accroître la notoriété. Un groupe de travail va se mettre en place. On réfléchit en effet à son évolution, en termes de diffusion ou de format, par exemple, mais elle restera un espace de réflexion, de respiration, d’interdisciplinarité et de recul. Ce sont ses forces.

Si vous deviez résumer en quelques mots le mandat qui s’annonce ?

«Écoute et dialogue», «collectif de travail», « enthousiasme »... La question de la « confiance », encore une fois, prédominera sans doute aussi.