
Le but de l’ouvrage ? « Saisir les usages que des citoyens peuvent faire de la notion de démocratie, lorsqu’ils remettent en cause la légitimité des pouvoirs qui les gouvernent ». Le point de départ ? Les rassemblements et occupations de places, mouvements de protestation, insurrections civiles, mobilisations, cyberactivismes, appels à la désobéissance. Comment dépasser le cadre de l’émotion, conceptualiser ces mouvements au-delà de la seule catégorie d’indigné ? Le livre s’attache à déceler les formes nouvelles de l’activité politique et à déterminer l’avenir ainsi ouvert à la politique. Aussi focalise-t-il son attention sur le respect du pluralisme dans ces mouvements, la liberté d’expression personnelle, le rejet de la hiérarchie, l’exigence absolue de l’égalité, le refus de la logique oligarchique des partis, la propriété sociale de l’information.
“La désobéissance civile n’est pas une menace pour la démocratie : elle en constitue la vitalité propre.”
Ces mouvements extra-institutionnels inventent leur forme pas à pas, dans le cours des actions collectives. Ils s’attachent à tisser temporairement un ordre de relations sociales qui suit et renouvelle les principes qui sont au fondement de l’idée même de démocratie. Les auteurs cherchent à élucider la forme de vie que créent et appellent ces actions, et cette forme de vie est proprement ce qu’ils appellent démocratie. Pour Laugier et Ogien, attachés à réfuter l’idée de dépolitisation des citoyens et les lieux communs sur la désaffection de la chose publique, la désobéissance civile n’est pas une menace pour la démocratie : elle en constitue la vitalité propre.